mardi 13 mars 2007

Délocalisation / relocalisation : quand l'intérêt chevauche la vertu...


Patagonia, la fameuse marque américaine,(lauréate des 18emes Business ethics awards du magazine CRO aux USA) fonde depuis toujours sa réussite sur la fabrication de vêtements à partir de fibres de polyester recyclées, et sur une démarche très profonde d’actions et d’investissements environnementaux. http://www.patagonia.com

Récemment Patagonia a développé de nouvelles fibres de polyester fabriquées à partir de vieux vêtements. Cette technologie innovante permet de très importantes économies d’énergie, et donc une réduction substantielle d’émission de gaz à effets de serre.

Jusque là, rien de bien nouveau.

Ce qui devient très intéressant, c’est que, pour aller au bout de sa démarche de développement durable, Patagonia est obligé de constater que le transport des vieux vêtements ( collectés aux USA), vers les usines de recyclage et de confection d’Asie, puis des produits finis (fabriqués en Asie), vers les USA… constitue évidemment un réel problème de coûts, et d’énergie.

Bref un problème écologique… et économique !

Alors Patagonia commence à réfléchir « Un programme de recyclage abouti consisterait à « relocaliser » les usines plus près du consommateur final, qui lui, se situe aux USA … » a récemment déclaré Casey Sheahan, le CEO de Patagonia.

Et c’est comme cela que, après avoir déplacé la production à l’autre bout de la planète, l’industrie textile commencerait à réaliser que, le fait de se situer au plus près des consommateurs finaux (et, pour Patagonia, au plus près de sa matière première, les vieux vêtements à recycler), est une idée qui allie bon sens, et profit.

Le cas n’est pas isolé. Un autre fabricant de textiles américains défraie la chronique, il s’agit de American Apparel, qui, plutôt que de délocaliser sa production de sous-vêtements (http://www.americanapparel.net/index.html) , a choisi de produire au cœur de Los Angeles… en trouvant toutes les astuces possibles pour éviter les coûts inutiles, et payer ses salariés 30% au dessus des standards US…

Et il réussit ! Bien sûr, son marketing est audacieux : pas d’agence, pas de top models : que des photographes et des modèles amateurs trop heureux de se faire voire sur le net !

Pas de transport non plus : tout sous le même toit : l’internet, les machines, la création, la production , les finances, le commercial…

Bon, il s’agit de créativité avant tout, mais au bout du compte, les produits american apparel valent le même prix qu’un T-shirt fabriqué en Asie, et sur lequel 3 ou 4 intermédiaires seraient intervenus.

Voilà.

Un vieux dicton dit « l’intérêt chevauche la vertu ».

Sans pour autant « laisser le marché décider », ne pourrait-on pas combiner un certain optimisme, avec la pression latente des consommateurs sur les marques…

Car si Patagonia ou American Apparel réussissent, c’est que le besoin « citoyen » ou « écologique » ou encore « socialement responsable » du consommateur américain… était fort.

Et qu’une entreprise digne de ce nom, lorsqu’elle identifie un besoin, se doit d’y répondre pour croître et réussir.

Tout simplement.


jeudi 8 mars 2007

Meilleur site de l'année catégorie "Charity" : COWFORCE


COWFORCE… »People’s choice award « 2007 de Yahoo UK

C’est fun, c’est cool, cela ne fait la leçon à personne, c’est éducatif te intelligent… et cela sort de la misère des milliers de personnes…

La trouvaille de l’année, dans la catégorie « Charity », a été décernée par Yahoo à cowforce.com. Cowforce.com est une organisation qui a pour vocation d’aider les familles extrêmement pauvre en Afrique, en leur procurant des choses vivantes : arbres fruitiers, abeilles, ou toutes sortes de bétail, du rat de canne à la vache (d’ où le nom initial du programme « send a cow »).

Sur ce site, les pop-up s’appellent des « cowpat » (traduisez vous-même…), il y a des vrais gens (ceux que l’on aide) , des vrais animaux (ceux que l’on envoie) , et des faux aussi : les mascottes du site. Avec des programmes éducatifs et de sensibilisation pour les enfants, les écoles, et une actualité permanente, des rapports sur les histoires vraies de ceux qui ont changé leur vie grâce à ce petit coup de pouce, et bien sur, les « gift certificate » qui vous permettent d’offrir à un être cher, pour sa fête, le parrainage d’un couple de rats , qui là bas sauront croître et se multiplier…

C’est le même ton que le Zébu Overseas Board, avec pas mal de moyens en plus… Les Frenchies sauront-ils relever le défi, et faire encore plus fun ?

Voilà encore une preuve qu’il existe une dynamique autrement plus positive que l’exhibition de corps soufrants … dont nous restons assez dubitatifs quant à l’efficacité !

Allez vite sur http://www.cowforce.com/ et sur la cause associée http://www.sendacow.org.uk/

bernard

mardi 6 mars 2007

1 440 000 000$, qui dit mieux?

1,44 Millard de dollars…

Un milliard et quatre cent quarante quatre millions de dollars, c’est le budget total que les marques investiront pour les causes en 2007 aux USA, selon le IEG Sponsorship report à Chicago.

Le Cause Marketing correspond donc à 10% (et conserve la troisième place) du marché du « sponsoring » (qui inclut entre autres le sponsoring sportif (66%), le sponsoring de tournées et de divertissements (11%), le mécènat artistique (5%), les Festivals, Foires et évènements calendaires (5%), et les adhésions aux associations, cartes de membres au diverses fraternités, clubs et autres rotary…

Depuis 2004, ce budget a progressé aux USA, de plus de 46%. C’est énorme.

Notre analyse : Nous connaissons bien le caractère extrêmement pragmatiques des marketeurs US, et la Culture du ROI (Return on investment), qui là bas plus qu’ailleurs, régit à juste titre les décisions !

Si donc les marques US consacrent des sommes aussi massives au « Cause Marketing » (et on rappelle qu’il s’agit ici des montants nets versés, à l’exclusion , des investissements publicitaires réalisés autour des opérations…), c’est très certainement que ce type de marketing est massivement créateur de valeur pour les marques.

On peut se demander ce qu’attendent les marques Françaises pour avancer dans cette direction, au-delà des passages obligés (et parfaitement respectables) du Téléthon et des Restaus du Cœur…

Marketeurs Français, montrez votre audace !