mercredi 24 janvier 2007

Sur une Phrase de Mohamed Yunus...


Lors d'un récent interview, à un journaliste qui lui faisait une remarque sur le caractère incomplet de l'oeuvre de la Grameen - l'idée étant que "c'est bien d'aider les personnes à se sortir de la misère, mais peut-on rester indifférent au déficit de démocratie des pays dans lesquels la grameen agit, restant à l'écart des instances gouvernementales ..."- Mohamed Yunnus avait répondu-je résume- "La démocratie est comme un menu à 20 plats. Pour quelqu'un qui n'a rien à manger, un plat, c'est un bon commencement."

Voilà.

La force d'un engagement éthique c'est l'ancrage dans la réalité. Tous les exemples d'oeuvres efficaces possèdent cette caractéristique d'une ambition limitée et réaliste.

Ceci m'amène à commenter une tendance peut être un peu trop "universaliste" du marketing éthique .

En Marketing, l'adossement à une cause éthique, si elle est un facteur d'acroissement des ventes, doit aller bien au delà d'un "achat de licence" qui fait vendre (au lieu d'acheter la licence d'un personnage de dessins animé, on achète la "licence" d'une grande cause). Même si c'est déjà bien.


Mais le consommateur est prêt à suivre les marques beaucoup plus loindans leurs aventures aux côtés des plus démunis, ou des causes éthiques!

En préférant raisonner "licence", pour sécuriser une opération de marketing éthique... le marketeur risque de passer à côté d'actions fortes, et génératrices d'une vraie émergence.

Le montage d'un dispositif de microcrédit est-il aussi fort en termes d'impact que la participation à une grande cause surmédiatisée sur la faim, l'accès à l'eau, le tsunami?...
OUI! Mille fois oui!

Il faut raisonner différemment.

Et oser un petit peu sortir des sentiers battus. En choisissant des causes originales, des actions locales précises et neuves, les "histoires" que les marques écriront seront plus belles, plus vraies...

Et en s'associant à des projets jeunes, portés par l'enthousiasme de leur créateur, les marques s'inscrivent dans une logique d'entreprise qu'elles connaissent... Et elles peuvent en outre apporter bien plus qu'un "produit partage", en offrant conseil, expertise, méthodes , dans le cadre de mécénat de compétences par exemple...


Au delà de cette réflexion sur les microprojets (que l'on trouve également au sein des grandes ONG), cette notion de "1 plat, c'est déjà bien", constitue une réponse très simple à tous ceux commentent le marketing éthique en disant : "au lieu de vous donner bonne conscience, vous feriez mieu de...".

Donner 30, 50, 100,500 K€ à une cause, c'est déjà bien!

a plus

Bernard

PS : je ne résiste pas à vous envoyer voir le site du Zébu Overseas Board, qui au delà de son nom gag, réalise un travail intéressant sur le thème du vieux proverbe chinois " ...si tu prête un zébu à celui qui a faim, il pourra nourrir toute sa famille"!
http://www.zob-madagascar.org/index.php

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